Né.e.s sous le signe astrologique du Lion, le péridot est votre gemme de naissance. La pierre s’offre aussi pour célébrer seize années de mariage. Vert doré pâle, vert jaune, vert pomme, vert olive, vert brun : le péridot se décline dans une infinité de nuances… de vert.
Bague Art Déco péridot entourage diamants
La pierre est dite « idiochromatique », c’est-à-dire que sa couleur provient de la composition chimique de la roche elle-même (le fer). Le saviez-vous ? La plupart du temps, ce sont les impuretés présentes au sein des gemmes qui colorent ces dernières.
Si le terme d’ « olivine » est utilisé par les géologues et minéralogistes pour désigner la pierre, celle-ci prend le nom de « péridot » en qualité gemme. Un mot français qui pourrait être issu de l’arabe faridat signifiant « pierre précieuse ». Le péridot est parfois aussi appelé « chrysolite », un nom utilisé à l’origine pour désigner plusieurs gemmes de couleur similaire. Ce terme suranné proviendrait du grec signifiant « pierre d’or », ce qui a tout de même de quoi faire rugir de plaisir le roi des signes astro !
L’olivine est assez abondante sur la surface du globe, pourtant, le péridot est relativement rare. En effet, parmi toutes les pierres sortant de la mine, peu peuvent prétendre au titre de gemme.
De surcroît, les péridots sont souvent de petite taille. D’une part à cause de leur rareté, et d’autre part parce qu’il s’agit d’une gemme modérément dure, classée 6,5 à 7 sur l’échelle de Mohs. Vous l’avez ? Il s’agit d’une graduation, de 1 à 10, permettant d’évaluer la dureté d’un minéral – et par dureté, on entend capacité d’une roche à en rayer une autre.
Bague bandeau or rose et péridot
Notre péridot, dans la moyenne, peut donc se rayer ou s’ébrécher relativement facilement. Il est en outre particulièrement sensible aux produits chimiques et aux acides. Enfin, la gemme possède une tendance à éclater sous les fortes pressions, aussi la monture en serti clos est-elle souvent privilégiée.
C’est pourquoi on se permet de vous prodiguer ici quelques conseils d’entretien : comme pour l’opale et la perle, il est préférable d’enlever vos bijoux ornés de péridots avant de vous laver les mains, de vous livrer à votre routine beauté ou de vaporiser votre parfum de niche. Par ailleurs, nettoyez régulièrement vos bijoux à l’eau tiède légèrement savonneuse (sans oublier de rincer).
Origines du péridot
Collection de péridots du Smithsonian Institute, Washington D.C.
Lecteurs assidus de notre journal, on espère que la notion de provenance sexy n’a plus de secret pour vous. Cela concerne l’endroit, souvent historique, d’où viennent les gemmes les plus réputées. Par exemple, pour les émeraudes : la Colombie. Quant à celles du rubis et du saphir, on vous laisse le découvrir par vous-même en cliquant sur les liens !
Le péridot n’échappe pas à la règle. Les plus beaux, de couleur vert vif, proviennent de l’île de Zabargad, également appelée île Saint-Jean, dans la Mer Rouge. Elle est située à environ 300 kilomètres au large d’Assouan.
Les mines de l’île étaient déjà exploitées il y a 3500 ans, puis tombèrent dans l’oubli avant d’être réexploitées au tournant du XXe siècle. Elles sont actuellement de nouveau en sommeil.
Pendentif main Figa vintage en or, agate sculptée et péridots
Parmi les berceaux classiques du péridot, on peut aussi nommer l’Arizona (États-Unis), le Myanmar et le Pakistan.
Sachez qu’à l’image des saphirs et des rubis il existe des péridots étoilés, présentant un astérisme de 4 à 6 branches, mais ils sont d’une extrême rareté.
Les péridots sont souvent taillés en brillant, en émeraude, ou bien en taille mixte – c’est-à-dire que la couronne et la culasse sont de forme différente. Si le sujet vous intéresse, n’hésitez pas à jeter un œil à notre article sur la taille des diamants.
Péridot ou émeraude ?
Notre péridot a mis quelques temps à faire sa place au soleil. En effet, les grecs et les romains avaient nommée l’île de Zabargad « Topazios », de fait la gemme prit tout d’abord le nom de topaze.
Boucles d'oreilles vintage goutte en or, améthystes, et péridots
Et puis, chrysobéryl, béryl jaune, héliodore, tourmaline verte, saphir vert, les confusions possibles apparaissent nombreuses. Sans bien sûr oublier la plus réputée des béryls verts, membre du select club des 4, vous l’avez ? Le péridot a parfois été pris pour de l’émeraude. Comme par exemple sur la châsse des rois mages conservée dans la cathédrale de Cologne dont on reparlera un peu plus bas, ou encore, on lit de temps à autre que les émeraudes de Cléopâtre (il paraît que la reine avait même coutume d’en offrir, gravées de son profil, aux hauts dignitaires lui rendant visite)… était en fait une collection de péridots. Ce qui, eu égard à la proximité géographique entre l’Égypte et l’île Saint-Jean, ne paraît pas complètement improbable.
Une caractéristique commune entre le péridot et de l’émeraude est leur biréfringence : il s'agit de la propriété de certaines pierres à dédoubler un rayon lumineux qui les traverse. Celle du péridot étant nettement supérieure à celle de l’émeraude, on peut observer du doublage lorsque l’on regarde un péridot à la loupe: ses arêtes semblent doublées.
Le péridot en bijouterie-joaillerie
Paul Véronèse, Lucrèce [Détail], v. 1580-1583, huile sur toile, Vienne, Kunsthistorisches Museum.
La gemme est utilisée en bijouterie-joaillerie depuis l’époque romaine. Il se murmure d’ailleurs que les romains qualifiaient la pierre d’ « émeraude du soir » tandis qu’en Égypte ancienne, on croyait que le péridot tenait sa couleur singulière de la lumière du soleil.
Ce sont les Croisés qui au Moyen-Âge apportèrent le péridot jusqu’en Europe centrale. La gemme était à l’époque utilisée pour rehausser les ornements d’église et parer les objets de culte, à l’image de la châsse des rois mages, donc. Le reliquaire est en effet orné sur son extrémité supérieure de 5 péridots en saillie.
Atelier de Nicolas de Verdun, Châsse des rois mages, entre 1180 et 1230, Bois de chêne restauré, argent et cuivre repoussé et doré, émail champlevé, cloisonné et mixte, vernis brun, filigranes et pierreries, Chœur de la cathédrale de Cologne.
Si le péridot était parfois utilisé au XVIIIe siècle pour orner les sceaux, il faut attendre le XIXe pour assister à la démocratisation des pierres fines. Une ère jalonné en Europe de bouleversements politiques qui sera également celle de la révolution industrielle.
En France par exemple, la chute du Premier Empire en 1815 laisse place à la Restauration. Une époque dans laquelle on assiste d’une part à l’avènement d’un goût bourgeois, puisque pour la première fois la mode n’est plus dictée par une Cour. D’autre part, le pays fait face à une pénurie importante de matières premières. Les bijoutiers-joailliers vont donc rivaliser d’inventivité pour réaliser des ornements suscitant « le maximum d’effet avec le minimum de dépense » comme le dit Henri Vever dans son livre La bijouterie française au XIXe siècle [Tome 1].
On vous conseille au passage cet ouvrage de référence comme bouquin de plage (en réédition si vous ne voulez pas y laisser votre dos et votre P.E.L.). Pour les lecteurs 2.0, nos articles sur Les bijoux au XIXe (partie 1 et partie 2) pourront constituer une entrée en matière sur le sujet.
Les pierres fines, moins onéreuses, apparaissent donc comme une bonne alternative à leurs homologues précieuses. Le péridot est particulièrement populaire dans les années 1830-1840. Puis la gemme devient assez commune autour de 1890, c’est d’ailleurs à cette période que l’on réveille les mines de l’île Saint-Jean. Elle orne alors par exemple des broches (le mélange du diamant avec des gemmes pâles : améthystes, opales, péridots étant relativement caractéristique de l’époque). Notre pierre verte se retrouve aussi sur des pendentifs et colliers, souvent accompagnée de perles fines et, pour la bijouterie anglaise, sur des montures en 9 ou 14kt.
Enfin, le péridot fut particulièrement apprécié et employé par les bijoutiers Art Nouveau à l’image du collier « Noisettes » de René Lalique présenté ci-dessous.
René Lalique, Collier [Noisettes] [Détail], 1899-1900, or, émail translucide à jour, onze péridots, diamants, et verre, Paris, Musée des Arts Décoratifs.
Les bijoux ornés de péridots de l’époque victorienne sont devenus relativement rares sur le marché. Avec un peu de patience vous pourrez tout de même en trouver, ou bien réussir à dénicher une jolie pièce Belle Époque. De manière un peu plus courante, on retrouve la pierre associée à l’améthyste sur les bijoux de suffragette dont on vous parle dans notre article Contes Violets. Enfin, les amatrices de la gemme pourront se tourner plus facilement vers des pièces vintage (à partir des années 60-70).
Chez Galerie Pénélope, nous avons de temps à autres des bijoux ornés de péridots, mais ils partent vite… alors, amis Lions, ouvrez l’œil, car la chasse est ouverte !
Pas de jalousie si vous n’êtes pas né.e.s en août, découvrez ici votre pierre de naissance.