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Bijoux & Sport [Partie 2/2]

Faux départ ? Rendez-vous sur la partie 1

  

 

Bijoux sur le court

  

Bracelet ligne vintage en or jaune et diamants, 1.10Cts

 

 

Amatrices de bijoux anciens, vous vous êtes probablement déjà demandées pourquoi le bracelet tennis s’appelle ainsi. Quel peut être le rapport entre un bijou orné de diamants et le sport de raquette ? La réponse est Chris Evert.

L’élégante joueuse américaine était plus joaillerie que manchettes en éponge. En effet, la star des courts dans les années 1970 arborait durant ses matchs un délicat bracelet souple composé de diamants de même taille juxtaposés, nommé jusqu’alors bracelet « rivière » ou « éternel ».

 

La star américaine du tennis Chris Evert jouant à Wimbledon en 1978. Shutterstock via Vogue France (En ligne).

 

 

Il était une fois… la date diverge selon les sources, par ailleurs il n’existe aucune trace filmée de l’instant – certaines évoquent 1978 tandis que d’autres parlent de 1987 –, mais la légende raconte que lors d’un tournoi de tennis, Chris Evert perdit son précieux bracelet et fit arrêter le match le temps de le retrouver.

Depuis lors, le bijou prit le nom de bracelet tennis.

 

Une autre mésaventure associant bijou et tennis eut lieu en 1999, lors de l’Open d’Australie. Chez Galerie Pénélope, lorsqu’on vous parle perle (dans nos article sur les Bijoux organiques, Blanc comme neige, la pierre de naissance de juin ou encore les bijoux d’Aphrodite) c’est plutôt pour évoquer les perles fines ou de culture, constituées de couches de nacre superposées. Mais la « perle » dans son acception classique est loin de se résumer à cela.

 

Bague marguerite diamants et perle fine

 

 

D’après le dictionnaire, il s’agit d’une « petite masse percée de part en part et destinée à être enfilée […] pour servir en particulier d’ornement ». On trouve des perles dans leur acception actuelle dès les années 15 000 à 5 000 avant notre ère, à savoir des pierres percées, polies et lustrées. Et leur rôle est loin de se cantonner à celui de la parure : les perles peuvent par exemple également être le signe d’appartenance à un groupe, revêtir une fonction symbolique ou posséder des vertus apotropaïques (pouvoir d’éloigner le mal) supposées.

Mais assez parlé sémantique, il est temps de revenir sur le court. Alors que Lindsay Davenport affronte Vénus Williams en quart de finale du tournoi australien, une perle positionnée dans la coiffure de cette dernière s’envole sur le court. L’arbitre arrête alors le match et…

  

Serena et Vénus Williams, photo via Paperblog (En ligne).

 

 

 

L’arbitre, la Jewelry police ?

 

…Vénus est pénalisée pour avoir « perturbé son adversaire ». Qui n’a d’ailleurs pas manqué de souligner en substance qu’en effet, les perles qui s’entrechoquaient à chaque mouvement constituaient une distraction. L’arbitre pour sa part s’appuie sur une règle stipulant que tout vêtement usé ne doit pas être jeté sur le terrain. Vous trouvez ça un peu léger ? L’aînée des sœurs Williams aussi. Elle conteste la décision de l’arbitre tandis que les perles continuent à s’égrener sur le sol mais n’aura pas gain de cause.

Elle continuera par la suite d’afficher son désaccord, arguant que cette coiffure typique des enfants afro-américains constitue, pour sa sœur Serena et elle-même, une partie de leur héritage africain où les perles « portées aux oreilles, autour du cou, des poignets, des bras, de la taille, des chevilles, dans les cheveux… […] représentent une forme d’expression communautaire et accompagnent l’Homme dans tous les aspects matériels et spirituels de son existence. »  pour citer Pascale Nourrisson (« l’Afrique racontée au fil des perles », Images & Mémoires, Bulletin n°26).

  

« Les Samburu – Kenya » par Jimmy Nelson, photographie  via Futura Sciences (En ligne).

 

 

On considère rétrospectivement que l’arbitre fit preuve de « discrimination capillaire » à l’égard de Vénus Williams. Comme on vous l’expliquait dans la partie sur la démocratisation du sport au XIXe siècle, celle-ci a commencé par le développement des activités de loisirs au sein de la bourgeoisie et de l’aristocratie. C’est encore le cas aujourd’hui pour certains sports, comme par exemple le golf ou le polo qui semblent être toujours le hobby d’une tranche plutôt favorisée de la population. Le tennis un peu moins, mais dans les années 1990 c’était encore un sport pour les classes privilégiées, pratiqué presque exclusivement par des Blancs. Qui semble-t-il n’ont pas toujours vu d’un très bon œil deux sœurs Afro-américaines s’imposer rapidement et rafler pas mal de trophées.

 

Paire de peignes Diamants et Perles Fines sur Or

 

 

On n’a pas de perles à vous offrir autres que des perles fines et de culture, mais n’hésitez pas à jeter un œil à nos peignes anciens pour porter des bijoux de la tête aux pieds !

On peut au moins concéder une chose à l’arbitre ayant pénalisé Vénus Williams : il était plus observateur que celui ayant œuvré sur le match de Chris Evert ! Qui, on ne l’a pas précisé, n’a a priori pas été pénalisée.

 

Changeons un peu de sport, on vous emmène sur un terrain de football. Le règlement, édicté par l’International Football Association Board, interdit le port de bijoux. Vous le saviez ? Selon la loi 4, « un joueur ne doit pas utiliser d’équipement ou porter quoi que ce soit de dangereux. Tout type de bijou (colliers, bagues, bracelets, boucles d’oreilles, rubans de cuir ou de caoutchouc, etc.) est interdit ».

 

 

Jules Koundé, crédit photo Icon Sport, via Foot-national.com (En ligne).

 

 

A l’occasion des huitièmes de finale France-Pologne, lors de la Coupe du Monde 2022, l’arbitre s’aperçoit à la 42ème minute que le joueur Jules Koundé porte une chaîne et un collier. Cela n’étant pas réglementaire, il somme le footballeur de les enlever pour le plus grand énervement de son coach Didier Deschamps. D’après ce que l’on peut voir sur l’image, il s’agit d’une chaîne classique ainsi que d’un collier « rainbow ». En saphirs ? l’histoire ne le dit pas : les journalistes sportifs ayant relayé l’évènement n’ont manifestement pas trouvé crucial de faire par la même occasion un peu de  gemmologie.

Ce dont on est sûres, de la bouche de Deschamps, c’est que pour Koundé qui les a à l’entraînement le port de ces colliers relève de la superstition. C’est pourquoi il aurait tenté de transgresser la règle, mais c’était sans compter l’œil scrutateur de l’arbitre attiré par « ses chaînes en or qui brillent » (si tu as la réf. tu étais probablement devant ta télé le 12 juillet 1998) ! 

 

Collier sautoir ancien fermoir Barillet or jaune

 

Chez Galerie Pénélope, le seul arbitre, c’est vous.  Alors n’hésitez pas à jeter un œil à notre sélection complète de colliers anciens.

 

 

Récompenses sportives

 

La médaille olympique

 

La règle voudrait que l’on vous parle du trophée de la Coupe du Monde de Football ou de la Coupe des Mousquetaires de Roland-Garros, tous deux réalisés par Mellerio dit Meller. Le saviez-vous ? Ce grand nom de la place Vendôme était aussi l’un des bijoutiers favoris de l’impératrice Eugénie, l’épouse de Napoléon III, ainsi que sa cousine la princesse Mathilde. On arrive à mettre la main sur des pièces anciennes de la maison de joaillerie de temps à autres,  à l’image de notre bague ci-dessous.

 

Bague Mellerio dit Meller, Saphir et diamants

 

 

Mais plutôt que parler orfèvrerie, si vous êtes arrivé-e-s jusque-là vous méritez bien une médaille... olympique ! Et pour 2024, c’est Chaumet qui a eu  le privilège d’imaginer les récompenses des Jeux. Une maison décidément toujours dans les bons coups : quand le joaillier s’appelait encore Nitot, il était déjà le fournisseur attitré des souverains de l’Empire. Il réalisa par exemple les parures de Napoléon Ier et Joséphine à l’occasion du sacre de l’empereur en 1804. On sait aussi que Napoléon III lui commanda pour Eugénie un pendentif en forme de cœur orné de rubis contenant une mèche de ses cheveux. Un témoignage d’amour ardent, à découvrir dans notre article sur la pierre de naissance de juillet.

 

 

Médaille Olympique via L’Officiel France.

 

Et donc, deux siècles plus tard, Chaumet fut chargé de concevoir les médailles olympiques et paralympiques, en collaboration avec la Monnaie de Paris.

De face, au centre d’un plissé soleil, symbolisant le rayonnement des Jeux, est positionné un morceau de la Tour Eiffel découpé en forme d’hexagone. Au dos de la médaille figure la renaissance des Jeux avec la représentation de Niké, la Déesse de la Victoire ainsi que l’Acropole et le stade panathénaïque, et aussi… une Tour Eiffel ! L’architecte aurait d’ailleurs été client de la maison Chaumet. D’après ce que l’on a pu lire, il est en effet fait mention d’un collier de perles dans les carnets de commande du joaillier.

 

Médaille pivotante pièce romaine or

 

 

Et donc, la médaille d’or, est-elle vraiment en or ? Eh bien non ! Les premières années des J.O., les athlètes recevaient des récompenses en argent, en cuivre ou en bronze (toujours plus pérenne que la couronne de lauriers des vainqueurs des concours antiques). L’or fut introduit en 1904, à l’occasion des Jeux olympiques de Saint-Louis. A l’époque, les médailles étaient bien en or massif. Rebelote en 1908, puis dès 1912 on troque l’or pour du vermeil. Les médailles « d’or » actuelles sont ainsi en argent recouvert de 6 g d’or.

La belle nouvelle, c’est que l’or et l’argent sont certifiés RJC (Responsible Jewellery Council), un organisme qui atteste des pratiques éthiques et environnementales d’entreprises de bijouterie-joaillerie sur l’ensemble de leur chaîne d’approvisionnement.  Pour ce qui est du bronze, les médailles ont été réalisées à partir de chutes de métal fournies par la Monnaie de Paris. Aussi éthiques donc, mais pas aussi uniques que nos médailles issues de la collection Odyssée ! Quelques-unes sont encore à adopter.

 

Collier pendentif pièce romaine Galerius

 

 

 

Les bagues NBA

 

 

On ne pouvait pas parler bijou, sport et récompenses sans dire un mot sur les bagues NBA : des chevalières offertes aux vainqueurs des championnats de basket depuis 1947. Une tradition héritée du baseball qui fut le premier sport à récompenser ses athlètes de façon individuelle par une montre ou un bijou, en l’occurrence une bague à partir de 1922.

 

Michael Jordan posant avec ses six bagues NBA, via Wallpapercave (crédits inconnus) [En ligne].

 

 

Et contrairement aux médailles olympiques, les bagues NBA sont en or massif ornées de pierres gemmes (souvent celles du club des 4). C’est en tout cas le cas pour celle des Raptors de Toronto, vainqueurs du championnat en 2019, totalisant paraît-il 14 carats de diamants.

 

 

Bague de champion NBA 2019 (Raptors) via parlons-basket.com [En ligne].

 

 

 

Les articles pour fans de basket n’étant a priori pas destinés aux supportrices du bijou que nous sommes, ils sont en général peu diserts sur l’histoire de la chevalière. Heureusement pour vous, Galerie Pénélope est là !

Dans l’imaginaire collectif, la « chevalière » fait référence au modèle médiéval ornée de motifs héraldiques (blasons, armoiries ou insignes). Le saviez-vous ? A l’époque, la bague était portée au pouce ou à l’index. On ne saurait pas trop dire pourquoi par la suite c’est plutôt le port à l’auriculaire qui s’est démocratisé. Cela pourrait venir d’une histoire bien plus ancienne : au IIIe siècle après J.-C., Saint-Clément d’Alexandrie décréta que la chevalière était la seule bague acceptable tant il réprouvait le faste. Elle devait être ornée de motifs chrétiens et portée à l’auriculaire afin que l’articulation la protège de glisser. Nous, ce que l’on retient, c’est que vous pouvez bien la porter au doigt que vous voulez !

 

Bague chevalière ancienne or fer à cheval

 

 

Et l’autre point important, c’est que la chevalière existe depuis la nuit des temps (on en trouve des exemples dans l’Égypte antique). Pour paraphraser Diana Scarisbrick dans Bagues : Bijoux de pouvoir, d’amour et de loyauté, les cachets portant un signe distinctif et qui pouvaient laisser une empreinte étaient des outils indispensables à une époque où peu de gens savaient lire. Les chevalières furent longtemps l’apanage des souverains, des fonctionnaires et des commerçants. Elles permettaient d’authentifier des documents et établir la propriété des biens.

Dans la Rome antique, la bague revêt des motifs variés selon son possesseur. Par exemples, les chevalières célébrant des victoires militaires étaient ornées d’intailles représentant Niké, la Déesse de la Victoire… toujours présente sur nos médailles olympiques !

Après avoir été délaissées au XVIIe siècle, où on leur a préféré les cachets accrochés à la chaîne de montre comme notre exemplaire ci-dessous, les chevalières reviennent sur le devant de la scène au XVIIIe. Elles ont également le vent en poupe au XIXe siècle avec les courants néoclassique et néogothique, époque durant laquelle elles sont considérées comme la marque du gentilhomme.

 

Pendentif, sceau ancien, lion en or et aigue-marine

 

 

Quelle meilleure façon de terminer notre article « Bijou & sport » qu’en vous parlant de Simone Biles ? L’athlète américaine, qui a remporté pas moins de 4 médailles aux Jeux olympiques parisiens, porte également autour du cou un pendentif en or blanc serti de diamants représentant… une chèvre. Une référence au surnom de la gymnaste, mais aussi l’acronyme de Greatest Of All Times (« Chèvre » se dit « Goat » en anglais). Le collier a été spécialement dessiné pour elle par Janet Heller. Une jolie manière de célébrer ses victoires pour celle qui « pense toujours être Simone Biles, qui vient du Texas et qui aime faire des saltos ».

   

Simone Biles / Jean Catuffe – Getty Images via Vogue France [En ligne].

 

 

L’enseignement que l’on en tire, c’est que (s’)offrir un bijou, durable et porteur de sens, est toujours une bonne idée. Et c’est encore mieux s’il est unique, précieux et éthique !

Comme le disait Oscar Wilde dans Le Portrait de Dorian Gray,

« Le seul moyen de se délivrer d’une tentation est d’y céder. Résistez et votre âme se rend malade à force de languir ce qu’elle s’interdit. »

 

Chez Galerie Pénélope, si on vous fait confiance sur votre santé physique, on prend très à cœur votre santé mentale (rapport à la maxime de Juvénal, « Un esprit sain dans un corps sain » [Bijoux & Sport - Partie 1], vous l’aviez ?) 😉

Saphir, citrine, corozo, émeraude et rubis : on vous laisse donc avec notre sélection aux couleurs du drapeau olympique. Et même si on les aime autant les uns que les autres, que le meilleur gagne !

  

BAGUE SAPHIR  ,  PENDENTIF COROZO. ,   BAGUE RUBIS. , BRACELET CITRINE ,   CIBLE EMERAUDE

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