Pierres de Toscane

 

Composée de marbre et de jaspe, cette broche ancienne incarne toute la virtuosité esthétique comme technique de la mosaïque florentine.

 

Dès le XVIe siècle, sous le règne des Médicis, le niveau d’excellence, absolument sans égal, de la manufacture de Florence se développa grâce à la création de la technique de fabrication de la mosaïque dite florentine. Très rapidement, l’atelier professionnel fondé par le Duc Ferdinand Ier attira ainsi les meilleurs tailleurs venus de toute la péninsule italienne. 

 

 

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Broche en or et micro mosaïque florentine

 

 

Etudier la technique de la mosaïque florentine permettait à bon nombre d’entre eux d’acquérir un savoir-faire précieux, qu’ils pouvaient ensuite monnayer jusqu’aux confins du continent européen. A force de popularité croissante, le marché de la mosaïque florentine saturait sous la demande constante. Aussi dès le début du XIXe siècle, de plus en plus de tailleurs confirmés connaissaient des difficultés pour vendre leur savoir-faire nouvellement acquis. 

 

Loin d’être un ouvrier chevronné, Alberto n’était alors qu’un apprenti. Or l’apprentissage de la technique de mosaïque florentine requérait une parfaite maîtrise de la géométrie et du travail des pierres en ronde-bosse. Ainsi, il redoublait d’ardeur afin de se hisser au niveau des plus expérimentés. 

 

Doté d’une concentration peu commune, Alberto apprenait vite, et souvent même avec une facilité déconcertante. Prometteur, il avait aussi l’œil pour dénicher les plus belles pierres. Ambitieux, Alberto s’était déjà fait remarquer et comptait bien se faire un nom dans le métier.

 

 

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Frédéric Vidalens, Nature morte

 

 

Ce talent intuitif avait été révélé à l’âge de sept ans auprès de son oncle. Amateur à ses heures de belles pierres, celui-ci s’était ensuite servi du don de son neveu pour se constituer une extraordinaire collection. Porté par les choix inspirés d’Alberto, l’oncle Mario était devenu un collectionneur averti. La renommée de ses pierres, toutes plus magnifiques les unes que les autres, dépassait largement les frontières de la Toscane. 

 

Alberto aimait profondément sa Toscane. Avec délectation, il la parcourait de long en large. Collines ondulées blondes et vertes, piquetées de cyprès alignés droits comme des « i », plantées d’oliveraies et de vignobles, bourgs perchés en vigie sur la campagne. Alberto connaissait la plus infime parcelle et ne pouvait se lasser de ces merveilleux paysages. A force de sillonner les terres toscanes, sa propre silhouette devenait un élément naturel des paysages bucoliques. 

 

Un soir d’été, alors qu’Alberto et son oncle dînaient ensemble dans le jardin de la propriété de ce dernier. Le coucher de soleil baignait la campagne dans une éblouissante lumière rougeâtre, rappelant l’intensité des tons de la robe rouge rubis du Chianti qu’ils venaient de déguster. Sous l’effet de la magie de l’instant, Mario décida que le temps était venu de remercier son neveu pour sa contribution à la réalisation de sa fabuleuse collection de pierres.

 

 

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Anonyme, École du début du XXe, Vue de San Gimignano

 

 

Il fit signe à Alberto de le suivre. Tous deux pénétrèrent alors dans la demeure. Arrivés dans l’un des petits salons, Mario fit pivoter une armoire. A la grande surprise de son neveu, un escalier en colimaçon se tenait devant eux. L’oncle s’engagea en premier. En contrebas des marches, trônait un coffre-fort dans une pièce minuscule. L’oncle l’ouvrit et une lumière opaque éblouit Alberto. A l’intérieur, d'incroyables pierres brillaient de leur plus bel éclat : des jaspes aux couleurs éclatantes et du marbre à la riche texture. 

 

Mario invita Alberto à les prendre. Il s’exécuta sans demander d’explications. Une fois de retour dans le petit salon, l’oncle lui révéla la valeur toute singulière de ces pierres, résultant de la toute première manifestation du talent intuitif d’Alberto. Reconnaissant envers son neveu depuis lors, Mario souhaitait maintenant les lui offrir. 

 

Alberto sut de suite ce qu’il allait faire avec une telle qualité de matériau : un bijou ! Après un meulage minutieux, il fabriqua une sublime plaque de micro mosaïque dans un entourage à décors d'arabesques. Enfin, il conçu une broche en or comme support de la plaque. Véritable prouesse esthétique et technique fixée par un ajustement de haute précision. 

  

 

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Broche en or et micro mosaïque florentine

 

 

La broche conçue par Alberto se démarqua magistralement des autres mosaïques florentines et devint aussitôt une pièce iconique.

 

 

 

 

Texte de Jean-Philippe Samarcq.

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