Le diadème et l'Impératrice, partie 1
Ce diadème orné de volutes et de corail incarne l’héritage d’une époque ayant marqué l’histoire de la joaillerie : le Second Empire.
Porté en majesté par toutes les têtes couronnées d’Europe dans la seconde moitié du XIXe siècle, le diadème était devenu l’élément-trophée de toute parure officielle des reines et princesses. L’objet même d’une affolante course à la rivalité.
Or dans ce concours permanent des demi-couronnes, l’Impératrice Eugénie se devait de tenir son rang. Elle portait ainsi un soin tout particulier à l’éclat de ses diadèmes. Ce faisant pour la satisfaire, les plus grandes maisons françaises de joaillerie travaillaient à l’élaboration de tiares, toujours plus sophistiquées.
Pourtant l’Impératrice Eugénie était de plus en plus indifférente aux pièces- maîtresses qui lui étaient présentées. Terriblement lassée de toute sa collection, elle désirait à présent la confection d’un diadème d’un nouveau genre. Symbole éclatant de la modernité de son style.
L’impératrice Eugénie tenait désormais à affirmer sa position à la lumière de ses propres goûts. Créer un style « Eugénie » à la fois intemporel et innovant, lui permettant de concrétiser sa vision au service d’une seule et même ambition : le rayonnement de l’Empire.
Elle prit ainsi une décision radicale en procédant au démontage de plusieurs de ses joyaux, tels que le diadème de Viette ou encore le célèbre diadème grec au classicisme de bon aloi. Les joailliers des grandes maisons françaises furent évidemment désemparés, doutant qu’une énième version de tiare d’inspiration grecque ou russe saurait trouver grâce aux yeux de l’Impératrice.
Or la maison Bapst venait de recruter, contre toute attente, une jeune femme issue d’une famille d’industriels. Seule présence féminine au sein de cet univers très masculin, Oriane possédait une vision singulière et moderne de la joaillerie. Dans son esprit, il était évident que la modernité devait passer par la simplification des matières comme des ornementations.
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